Technique de multiplication naturelle ou artificielle d’un végétal.
Dans la nature, il arrive qu’une branche aérienne située près du sol soit recouverte par un peu de terre. Si cette terre reste humide quelques temps, la branche prend racine généralement en quelques semaines et développe un nouveau plant qui pourra éventuellement être désolidarisé. La ronce, par exemple, se multiplie principalement par marcottage.
La marcotte peut aussi être faite artificiellement par le bonsaï-ka.
Cette technique a différents avantages :
Lors du marcottage, on enlève l’écorce, le phloème (le tissu qui conduit la sève élaborée des feuilles vers les racines) et le cambium, en laissant intact l’aubier (partie vivante du bois qui conduit la sève brute des racines aux feuilles) sur toute la périphérie d’un tronc ou d’une branche feuillue.
Les feuilles sont donc toujours alimentées par les racines de la plante mère, et elles continuent à fabriquer entre autres des sucres et hormones qui vont s’accummuler au bord supérieur de la marcotte (puisque le flux descendant y est interrompu) ce qui, combiné au contact d’un substrat humide, va provoquer l’apparition de nouvelles racines à cet endroit au départ du cambium de la marcotte.
L’idéal est donc de marcotter lorsque les feuilles sont déjà bien développées et donc productives soit généralement vers la mi-Juin (en France).
Selon les espèces, on pourra couper la marcotte soit en septembre ou de préférence au printemps suivant à la période normale de rempotage. Si on constate que les racines ne se sont pas assez développées au bout d’un an, on peut prolonger l’opération d’un an en réentaillant à l’endroit ou les racines manquent et en réappliquant de l’hormone de bouturage.
Chez la plupart des feuillus, il faut découper une bande d’écorce d’une largeur d’au minimum 1cm (afin d’éviter que les deux bords ne puissent se recoller et ainsi empêcher la marcotte de prendre) à l’endroit ou on veut séparer la marcotte du plant porteur, afin de générer à cet endroit de nouvelles racines. On supprime donc l’ecorce, le liber, le cambium, l’idéal etant d’entamer légèrement l’aubier.
Ensuite, mettre du fil de ligature serré à l’endroit où la bande d’écorce a été enlevée. Attention cependant de ne pas utiliser de fil de cuivre qui est nocif pour les racines..
On enveloppe ensuite l’anneau d’un sac plastique opaque ou d’un pot fendu rempli de tourbe, d’akadama ou d’un autre substrat qu’on maintient humide jusqu’à la coupe de la marcotte.
Il est recommandé d’imprégner le substrat utilisé pour le marcottage d’hormones de bouturage (auxines) ou d’eau de saule qui favoriseront l’enracinement de la marcotte.
Les résineux résistent mal à ce genre de traitement radical. Plutôt que découper une bande d’écorce pour interrompre le flux de sève, on utilise un garrot de fil de ligature en aluminium (pas de fil de cuivre car ce dernier est toxique pour les racines) de gros diamètre, étroitement serré autour du tronc et éventuellement enfoncé dans l’écorce par un léger martellement. La production de racines est souvent plus lente que chez les feuillus, la marcotte ne sera donc séparée après contrôle de l’enracinement que deux voire trois saisons plus tard.
Un article sur la réalisation de marcottes
Sur le forum : Marcottage pas à pas d’un frêne
Marcottage sur un Acer palmatum